Tapping Into Authenticity to Gain Consumer Trust with Bernadette Butler, Co-Founder and CEO of StoryTap
Mettre à profit l’authenticité pour gagner la confiance des consommateurs avec Bernadette Butler, cofondatrice et cheffe de la direction de StoryTap
Résumé de l'épisode
Dans le monde des affaires, il n’a jamais été aussi important pour les entreprises de bâtir une marque digne de confiance, crédible et authentique. La prise en compte de l’authenticité est la base de son modèle d’affaires, et Bernadette Butler, cofondatrice de StoryTap, incarne cette maxime. StoryTap transforme les consommateurs en évangélistes, non pas en utilisant du contenu vidéo de grande qualité sophistiqué, mais au moyen de vidéos soumises par les consommateurs eux-mêmes. Maintenant accessible dans neuf pays, la plateforme vidéo brevetée révolutionne le parcours client en ligne et comble l’écart entre une interaction en personne et l’expérience en ligne. Dans cet épisode, Bernadette explique pourquoi, selon elle, le secret de la réussite de StoryTap dans la mise en œuvre de cette authenticité à chaque étape du modèle d’affaires.
Notes de l’épisode
Notes de l’épisode
Exploiter l’authenticité
L’un des plus grands truismes mis en pratique par StoryTap est le fait que les consommateurs d’aujourd’hui recherchent avant tout l’authenticité. N’importe quelle entreprise peut produire une vidéo très éditée qui présente une identité de la marque parfaite, mais les consommateurs veulent avant tout comprendre de quelle façon un produit va ajouter de la valeur à leur vie. Comme Bernadette l’a mentionné, les personnes veulent voir de vraies personnes qui racontent de vraies histoires, et le succès de StoryTap en est la preuve vivante.
Apprendre à apprécier l’échec
Ayant elle-même lancé sa propre entreprise en démarrage, Bernadette est sceptique eu égard à tout fondateur qui affirme avoir réussi dès le départ. Véritable perfectionniste, elle s’est d’abord élevée contre la notion d’échec, mais à mesure qu’elle acquérait de l’expérience, il devenait évident que l’échec était simplement un élément inévitable du processus. Aujourd’hui, Bernadette dit qu’elle aime échouer, car c’est la clé pour atteindre le prochain niveau de croissance des affaires.
Trouver le bon copilote
Puisque l’échec est un aspect inévitable de la plupart des entreprises, il est important d’avoir le soutien des bonnes personnes. Bernadette est reconnaissante que Sean Braacx, son cofondateur, soit à ses côtés lorsqu’il s’agit de surmonter les turbulences des entreprises en démarrage. Sean, dont les compétences diffèrent entièrement de celles de Bernadette, apporte une nouvelle perspective à la table, ce qui peut accélérer le processus de remue-méninges.
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Michael Hainsworth
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[00:00:00] Bernadette Butler Si vous vous apprêtez à travailler pour une entreprise, vous n’avez pas à cacher que vous avez une famille. Nous avons tous une famille. Vous devez être en mesure d’apporter tout votre être. L’une des principales valeurs que nous entendons pendant un processus de recrutement, c’est que c’est la seule valeur qui les emballe vraiment, quand ils et elles viennent travailler, c’est que si leur enfant est malade ou s’ils doivent emmener leur mère chez le médecin, cela passe avant. Votre famille passe en premier.
[00:00:27] Michael Bonjour, je m’appelle Michael Hainsworth. Le balado de Services financiers Innovation CIBC s’intéresse aux entreprises en démarrage, en croissance et bien établies qui ont fait une percée dans leurs secteurs partout dans le monde. Bernadette Butler, cofondatrice de StoryTap, garde les pieds sur terre. L’authenticité est la base de son modèle d’affaires. StoryTap transforme les consommateurs en évangélistes, non pas en utilisant du contenu vidéo de grande qualité sophistiqué, mais au moyen de vidéos soumises par les consommateurs eux-mêmes. Selon Mme Butler, le secret de la réussite de StoryTap réside dans l’application de cette authenticité aux affaires à proprement parler. Pour commencer, pouvez-vous décrire ce que fait votre entreprise comme si vous parliez à vos grands-parents.
[00:01:16] Bernadette Butler StoryTap est une plateforme vidéo. Nous aidons les grandes marques à rassembler de très nombreuses vidéos à grande échelle, des anecdotes qui les concernent. Il y a donc différents types d’anecdotes, comme une anecdote sur un déballage ou une autre se rapportant à la qualité. Nous le faisons sans avoir à éditer chaque vidéo. Ce sont des vidéos prêtes à l’emploi, qui sont distribuées directement sur les sites Web ou les médias sociaux comme TikTok, etc. Nous mesurons les données générées par ces vidéos afin de savoir quelles vidéos proviennent de personnes authentiques. Notre plateforme fonctionne seulement avec de vraies personnes, c’est-à-dire de vrais consommateurs, de vrais employés ou de vrais membres de la communauté, et non des acteurs ou des influenceurs. Nous mesurons les données de rendement de ces récits réels et authentiques pour votre entreprise.
[00:02:01] Michael J’imagine que c’est vraiment fantastique de transformer un consommateur en un évangéliste.
[00:02:06] Bernadette Butler C’est incroyable. Je pense que lorsque les marques en font l’expérience pour la première fois, leur première réaction, c’est « ce récit est incroyable. Je ne peux pas croire qu’ils ont dit cela ». Il y a quelque chose de magique autour de notre modèle. Il s’agit d’aider les gens à raconter d’incroyables histoires. Le fait que la marque veut l’histoire, et que le consommateur ou la consommatrice a réellement eu l’impression que c’était leur histoire, c’est cette merveilleuse énergie qui se produit entre la marque et les consommateurs.
[00:02:36] Michael Comment cela fonctionne-t-il?
[00:02:39] Bernadette Butler Nous sommes une plateforme de logiciels-services, donc un acteur technologique, infonuagique. Grosso modo, notre plateforme est très automatisée. L’exemple le plus simple est le commerce de détail. Vous avez acheté une paire de chaussures. Après votre achat, notre plateforme est informée que les chaussures arriveront dix jours plus tard. Vous allez recevoir un courriel. Les consommateurs sont alors prêts à faire une vidéo – ou non. Ensuite, nous envoyons des rappels, en demandant une vidéo, ça fonctionne un peu tout seul. Ils ou elles cliquent directement sur ce courriel à partir de leur téléphone, de leur tablette ou de leur ordinateur, puis nous les accompagnons pendant qu’ils ou elles racontent leur histoire. Il n’y a pas de scénario, mais il y a une légère orientation. Par exemple, nous aimerions que vous teniez ou portiez les chaussures, que vous nous parliez de ce que vous avez ressenti la première fois que vous avez mis les pieds dans ces chaussures. Comment vous sentez-vous? Quelles sont les sensations? Nous en retirons petit à petit un récit au sujet duquel les marques sont très enthousiastes. Chaque personne qui sélectionne ce lien peut en fait être invitée à raconter un récit totalement différent.
[00:03:39] Michael Vous avez donc un algorithme qui détermine quels sont les récits les plus efficaces, puis vous guidez les consommateurs de ce produit afin qu’ils ou elles racontent une histoire qui est efficace pour le client final que vous connaissez, mais aussi pour les futurs consommateurs potentiels.
[00:03:56] Bernadette Butler C’est exact. Ainsi, lorsque les visiteurs se rendent sur le site Web, ils et elles profitent d’une expérience très personnalisée. Ils et elles peuvent ensuite naviguer parmi des vidéos pertinentes pour eux, en fonction de leur genre, de leur âge, de leur emplacement, de la marque, qu’ils ou elles soient athlètes ou marcheurs occasionnels, par exemple. Ainsi, nos données sous-jacentes nous indiquent, selon le profil de client idéal de cette personne, quelles sont les vidéos les plus pertinentes pour lui ou elle. Ils et elles apprennent ce qui compte de façon authentique. C’est un changement pour la marque, qui ne se contente pas d’avoir une stratégie YouTube. En plus, les gens ne lisent plus, ils regardent. Cela s’applique aussi à votre site Web. Les gens veulent voir de vraies personnes leur raconter de vraies histoires, plutôt que de regarder des vidéos fabriquées par la marque censées raconter l’histoire, mais qui ne les aident pas vraiment à prendre une bonne décision d’achat.
[00:04:51] Michael Alors, quel est l’avantage pour la personne qui fait la vidéo? Qu’en retire-t-elle, même si elle adore les chaussures qu’elle a achetées?
[00:04:59] Bernadette Butler Oui. Bonne question. Nous sommes donc une plateforme authentique très transparente. Parfois, la marque incite les consommateurs à enregistrer un récit. D’autres fois, elle se contente de demander, et les gens sont si enthousiastes qu’ils vont le faire. Les primes d’incitation peuvent être des participations à un tirage au sort. La vidéo participerait alors à la plupart des tirages au sort en cours. Cela dit, de nombreux clients n’offrent aucun incitatif. Ils demandent simplement. Il y a donc généralement une combinaison de facteurs. Parfois, les vidéos sont récompensées; tout dépend de la compétitivité de la catégorie et de la nécessité d’offrir des incitatifs. Quand on demande une vidéo à quelqu’un, il est en quelque sorte naturel que cette personne demande ce que cela va lui rapporter si elle envoie une vidéo. Selon moi, la transparence passe par la vidéo. Ils vont toujours indiquer s’ils ont participé à un concours, reçu un rabais ou rien reçu. On ne leur a pas demandé. Mais nous faisons preuve d’une grande transparence à tous les niveaux. Cela fonctionne très bien pour ceux et celles qui voient les vidéos pour la première fois. Ils disposent de toutes les données nécessaires pour prendre une décision.
[00:06:07] Michael Je suis curieux, quelles marques ou quels types d’entreprises n’ont pas besoin d’incitatifs? Qu’est-ce qui nous pousse le plus à créer une vidéo, peu importe que nous obtenions quelque chose en échange. Quel est le type de marque le plus accrocheur?
[00:06:27] Bernadette Butler Eh bien, nous jouons dans tellement de marchés verticaux différents. Les deux qui me viennent à l’esprit et qui n’ont pas vraiment besoin d’incitatifs sont les soins de santé, d’une part. Nous racontons des histoires. Je pense notamment à des récits sur la néphrologie. Ce que cela fait de donner un rein. Ou de recevoir un rein. Ces personnes ont tellement envie de raconter et de partager ce que c’est que de donner un rein parce que vous sauvez des vies, qu’elles sont prêtes à prendre leur téléphone cellulaire et à raconter une histoire sur cette expérience réelle pour dire combien c’était difficile ou facile. L’autre catégorie qui n’a généralement pas besoin d’incitatifs est celle des études supérieures. Un étudiant peut être tellement enthousiaste à l’idée d’apparaître sur le site Web de l’UCLA, par exemple (l’UCLA est l’un de nos clients), qu’il a envie de faire une vidéo.
[00:07:14] Michael On ne lui offre donc pas un tout nouveau téléphone intelligent ou quoi que ce soit du genre. Il s’agit en fait de raisons plus altruistes. C’est fascinant. Parlez-moi de choses difficiles, comme votre première entreprise en démarrage. C’est votre première entreprise en démarrage. Qu’avez-vous ressenti en passant de la compagnie téléphonique pour laquelle vous travailliez en 2011 au fait de travailler pour vous-même?
[00:07:31] Bernadette Butler Oh, parmi les choses que j’ai trouvé incroyablement difficiles, l’une des premières choses auxquelles je pense, c’est qu’une fois que vous avez bien tout calculé, que vous avez conçu votre plan de marketing, vos chiffriers, votre tarification, vous avez bien tout mis en place, vous avez une orientation claire sur le produit que vous allez créer, il ne m’est jamais venu à l’esprit que j’échouerais. Je suis une perfectionniste, alors je n’aime pas l’échec. Mais en avance rapide, j’adore l’échec, car c’est l’échec qui permet de faire le prochain pas en avant. Vous devez vous tromper, vous ne réussirez jamais à faire tout bien comme il faut dès le départ. Je remettrais en question quiconque prétend avoir tout réussi dès le départ. Je ne pense pas que cela soit si fréquent du point de vue des utilisateurs sur le produit, par rapport à la tarification, au positionnement, aux travaux. Au bout du compte, notre produit a encore la même nuance qu’au début, mais en fait, nous avons commencé comme une plateforme de récits de vie. Nous captions les récits de vie des enfants du baby-boom, c’était très différent de ce que nous faisons aujourd’hui. Mais c’est là que nous avons commencé et c’est pourquoi notre technologie semble si facile à utiliser. Ça n’a pas l’air d’être de la technologie, et c’est parce que nous avons commencé avec les enfants du baby-boom qui étaient un peu timides en matière de technologie. Ce fut le plus grand choc. Un autre grand choc, de toute évidence, c’est le fait de ne pas avoir de salaire régulier. J’avais amassé un peu de capital dès le départ. Mais l’une des conditions de cette prospection auprès des investisseurs providentiels, c’est que je n’avais pas de salaire. À l’époque, j’avais deux jeunes enfants qui devaient aller à la garderie. C’était difficile. C’était difficile. Mais si vous avez faim, vous devez vous débrouiller. Et cela vous propulse vers l’avant comme rien d’autre lorsque vous perdez le sommeil et que vous devez trouver une solution. C’est la chose la plus importante que j’ai vécue.
Michael [00:09:23] Vous m’aviez dit un jour que le fait de passer d’un emploi de bureau à un emploi à votre propre compte, c’était un peu comme un coup de poing au visage.
[00:09:31] Bernadette Butler Avec une chaise. Oui.
[00:09:33] Michael Ouaho.
[00:09:34] Bernadette Butler C’est différent. C’est libérateur et incroyable. C’est un peu comme cette idée de liberté de voler, de liberté de tomber. Oh, vous tomberez, mais vous pourriez aussi voler. C’est très différent par rapport au fait de commettre une erreur dans un environnement d’entreprise. Dans ce cas, au pire, on va peut-être vous mettre à pied à cause de cette erreur, mais vous pourrez trouver un autre emploi. Lorsque vous devenez entrepreneure et que vous voyez les choses d’en haut, c’est très différent, car je suis responsable de 30 personnes, de leurs moyens de subsistance. Le poids que vous portez sur les épaules n’est pas du tout le même que lorsque vous êtes une simple employée qui espère faire du bon travail.
[00:10:19] Michael En ce qui a trait au fait de voler ou de tomber, j’imagine que lorsque vous volez, il est utile d’avoir un copilote, et vous en avez un dans la personne de votre cofondateur.
[00:10:28] Bernadette Butler Oui. J’ai beaucoup de chance. Mon cofondateur s’appelle Sean Braacx. Nous sommes très différents. C’est un développeur généraliste, qui aime se désigner lui-même comme un DPT. Il s’occupe du produit, même s’il est essentiellement un DPT. Il est obsédé par le produit. Nous nous sommes rencontrés assez tôt, et j’en suis très reconnaissante, car c’est difficile. Quand je rencontre des fondateurs solos, j’ai envie de leur offrir un verre de vin. J’ai de la peine pour eux. C’est beaucoup. Aussi, lorsque vous êtes une équipe de cofondateurs, et encore une fois, c’est juste Sean et moi, cela aide réellement à traverser les tempêtes, surtout lorsque vous faites face à des échecs, comme tous les fondateurs un jour ou l’autre, d’avoir quelqu’un à qui en parler, car vous ressentez parfois une grande solitude. Cela vous permet aussi d’avoir constamment des remue-méninges créatifs et des rencontres pour mettre à plat ce que nous apprenons et déterminer comment progresser rapidement.
[00:11:25] Michael Vous auriez simplement pu l’embaucher comme concepteur de l’expérience utilisateur, pour créer un produit, un peu comme l’employé numéro deux. À quel moment avez-vous pensé qu’il serait votre complice, que c’était la personne avec qui vous vouliez cofonder cette entreprise. Comment établissez-vous ces critères et comment vous y prenez-vous?
[00:11:45] Bernadette Butler C’est une bonne question. Donc nous sommes à Vancouver. J’ai commencé à travailler dans un espace de cotravail axé sur l’impact, puisque le premier concept reposait sur les récits de vie. Beaucoup de gens qui faisaient cela depuis un certain temps m’ont dit « oh, vous n’avez pas de cofondateur, vous devriez vraiment y réfléchir. D’ailleurs je connais quelqu’un... » Au début, je me disais que non, je maîtrisais, ça ne devait pas être si difficile. Lorsque je suis entrée dans le vif du sujet, j’ai embauché Sean, sous contrat. Ça fonctionnait mais immédiatement, c’était écrit, nous avons très bien travaillé ensemble. Et tout à coup, il donnait son avis et d’autres choses. Je me souviens encore du jour où je l’ai embauché pour l’expérience utilisateur, seulement pour l’aspect expérience utilisateur de la technologie. J’avais déjà un développeur, et il m’a dit qu’il était un développeur généraliste. Ah bon? Nous avons alors rencontré le développeur, avec Sean, et le développeur m’a dit : « Il sait vraiment ce qu’il fait. » Et c’est arrivé en trois semaines. Je lui ai juste demandé s’il voulait être mon cofondateur. Il m’a dit oui. Je pense que ça devait fonctionner de la même façon pour lui. Il s’agit d’un énorme investissement avec un salaire incertain, aux tout débuts d’une société de technologie, pour décider s’il voulait ou non investir. Il avait aussi une très jeune famille, tout comme moi. C’est un gros risque. Je pense qu’il était tout aussi enthousiaste à l’idée de ce que nous allions accomplir ensemble.
[00:13:19] Michael Parlez-moi de vos autres activités, lorsque vous travailliez pour la compagnie de téléphone et de la façon dont cela vous a aidée à déterminer qui vous êtes devenue grâce à StoryTap.
[00:13:29] Bernadette Butler Oui. D’accord. La première chose que j’ai faite s’appelait Wealthy Wilma. Ce nom provient du film « Good Will Hunting » (Le destin de Will Hunting). Good Will, Will, Wilma... Le sujet du film, c’est qu’il suit gratuitement des cours de Harvard à la bibliothèque publique. À l’époque, et je pense que beaucoup de gens en ont fait l’expérience, on commence à se lancer dans d’autres activités lorsque quelque chose se produit dans votre vie personnelle, par exemple si vous avez eu un bébé. Dans mon cas, mon père venait de décéder. J’étais assise à mon bureau, je gérais six millions ce trimestre-là. Mes finances personnelles n’étaient pas ce que je voulais qu’elles soient. Je me suis demandé pourquoi? Je ne comprends pas. Alors j’ai immédiatement mis sur pied un club de lecture, et j’ai acheté le premier livre financier, et je me suis dit que les livres financiers étaient vraiment ennuyeux. J’allais devoir ruser pour que les gens lisent ces livres. Voilà, en fait, les prémisses. Rapidement, il y avait 500 membres dans six pays. Nous avions des cohortes, nous réservions dans des banques des salles de conférence aussi grandes qu’elles nous le permettaient. Nous invitions des chanteurs et chanteuses d’opéra, et nous étions majoritairement des femmes, nous lisions des livres ensemble, nous discutions et nous allions de l’avant sur le plan financier. C’était la première fois que ce n’était pas un travail rémunéré. Un jour ma patronne m’a dit que c’était une Wilma sans valeur. J’ai trouvé ça blessant parce que j’avais acheté ma première maison deux ans après avoir commencé. Et cette société de technologie. Oui, c’était dur. C’était dur. Mais cela m’a énormément appris. Et je pense que lorsque vous avez goûté à cela, vous en voulez plus. Voilà où j’en suis.
[00:15:18] Michael Ainsi, la clé du succès de StoryTap est de trouver les bonnes personnes. Après avoir rencontré Sean Braacx à Vancouver, il est devenu évident qu’il avait des points forts qu’elle n’avait pas, en particulier en ce qui avait trait à l’expérience utilisateur et au développement logiciel. Huit ans après le lancement de StoryTap, Bernadette Butler me dit qu’elle est bien ancrée à l’étape de la croissance. Mais pour y arriver, cela a été difficile, et les leçons apprises sur la collecte de fonds l’ont aidée à en arriver là où elle est aujourd’hui.
[00:15:43] Bernadette Butler Oui, je pense qu’à l’étape de la croissance, vous devez avoir un semblant de produit adapté au marché. Vous devez donc avoir des clients qui achètent votre produit, mais aussi qui le renouvellent. Ce n’est pas aussi difficile à vendre. Les gens sont très enthousiastes. Et je pense que c’est toujours un peu une combinaison du pourquoi maintenant? Pour StoryTap par exemple, pourquoi maintenant? Je pense que cela est dû en partie à la pandémie, et au fait que les vidéos commencent à exploser. Avec la génération Z, il y a un nouvel appétit qui émerge. La génération Z s’intéresse seulement aux vidéos brutes et authentiques et même plus loin encore, aux vidéos un peu désordonnées, elle rejette vraiment la perfection et tout ce qui est parfait. Je pense que beaucoup de choses jouent en notre faveur et nous aident à structurer notre stratégie de croissance. Notre produit aussi. Nous avons reçu des capitaux de démarrage en 2021, nous avons pris beaucoup d’expansion et nous avons maintenant une équipe de produits assez importante, et nous lançons continuellement un nouveau code qui aide constamment à renforcer et à adapter ce produit au marché. Je pense que la première chose à faire, c’est d’avoir un produit que les gens sont prêts à payer, qui va se vendre facilement, puis de savoir s’ils seront prêts à le renouveler? Par exemple, nous avons un taux de fidélisation net incroyable de 130 %, ce qui est un excellent signal en ce sens qu’ils le renouvellent et croissent constamment. Ils travaillent, nous travaillons avec StoryTap. Vous devriez aussi travailler avec StoryTap. C’est ce qu’ils font, et beaucoup viennent sur recommandation, alors c’est très agréable.
[00:17:14] Michael I J’imagine. J’ai lu aussi que vous avez connu une croissance extraordinaire pendant la pandémie. Une croissance de 400 %. Mais lorsque vient le temps de consolider votre position, peu importe votre secteur d’activité ou le widget que vous créez, cela demande du capital. Quelle est la leçon la plus difficile que vous avez apprise en matière de collecte de fonds pour en arriver à ce niveau?
[00:17:35] Bernadette Butler La principale leçon que j’ai apprise, et c’était une hypothèse, c’était de déterminer s’il serait possible de mobiliser des capitaux auprès d’investisseurs qui étaient des humains incroyables, avec qui nous nous entendions très bien et qui comprenaient vraiment où nous allions. À l’étape du démarrage, les investisseurs investissent avant tout dans l’équipe de cofondation. Ils regardent le produit, ils veulent savoir ce qui commence à fonctionner, mais au bout du compte, ils parient sur nous. Mais surtout, si je devais faire part de mes réflexions à d’autres fondateurs, c’est que c’est un pari sur eux. C’est comme un mariage. C’est la première chose. Sean et moi avons beaucoup discuté de cette question. Nous avons été une société financée par autoamorçage pendant quelque temps, puis nous nous sommes dit que nous voulions atterrir sur la lune avec ça. Alors nous avions besoin de plus de capitaux et de plus de personnel. Nous avons donc été très prudents lorsque nous rencontrions les investisseurs : pouvons-nous être entièrement nous-mêmes au téléphone? Comme vous le savez, en tous cas c’est mon cas quand j’endosse le rôle de représentante des ventes ou de spécialiste du marketing, vous n’êtes plus la même personne. Mais au bout du compte, je dois être entièrement moi-même. J’ai une idée farfelue à 7 heures du matin. Puis-je appeler mon investisseur pour lui dire : « Voici ce que je pense. Pouvez-vous m’aider à concrétiser cette idée? » J’aime à dire que mes investisseurs sont des Jerry Maguire, des investisseurs qui ont écrit dans une note qu’ils et elles seraient des personnes géniales qui soutiendraient les fondateurs tout au long du processus. C’est vraiment ce que nous avons. J’espère que nous continuerons d’avoir des investisseurs de ce calibre.
[00:19:08] Michael Vous avez des investisseurs Jerry Maguire. Arrive-t-il que quelqu’un vous crie de lui montrer l’argent au téléphone?
[00:19:12] Bernadette Butler Je n’ai jamais entendu ça, mais j’adore ça. Ils ont simplement rédigé la note sur ce que c’est, car au bout du compte, il s’agit d’une opération financière. Ils misent sur nous, mais vous misez sur eux. Je pense que beaucoup de fondateurs se retrouvent parfois à devoir lever des fonds pour une idée ou parce qu’ils manquent d’argent et ils doivent conclure une entente. Pour nous, la croissance était phénoménale, et nous gagnions déjà beaucoup d’argent. Nous n’étions pas désespérés. Nous pensions que c’était la prochaine étape logique. Nous étions donc dans une position très différente pour négocier, puis nous avons trouvé ces investisseurs incroyables qui étaient logiques pour la société. C’est l’autre chose, c’est le moment.
[00:19:53] Michael Je suis fasciné par ce que vous avez dit au sujet de votre désir d’être vous-même pendant la conférence, de ne pas essayer d’être qui, selon vous, l’investisseur aimerait que vous soyez, et que vous trouveriez naturellement un investisseur qui serait en synergie avec vous et investirait en vous. C’est intéressant pour moi, car toute votre entreprise repose sur le réalisme.
[00:20:19] Bernadette Butler Je suis aussi une fondatrice avec de jeunes enfants, et je devais me présenter comme telle. Je vais voyager. Je vais faire beaucoup de choses. Et je suis une personne du matin. Il y a beaucoup de choses que je ne comprenais pas parfaitement. Je croyais que je comprenais. Lorsque vous vous mariez avec des investisseurs, c’est à plein temps. Si vous ne vous présentez pas comme vous êtes vraiment... Par exemple, au début de notre parcours, d’autres fondatrices m’ont ouvertement dit « lorsque vous recherchez des capitaux, essayez de ne pas porter de rouge à lèvres vif, de ne pas porter de grandes boucles d’oreilles et essayez de baisser la voix ». Je me souviens m’être dit que c’était fou. Je ne peux pas. Je me suis retrouvée à le faire pendant des présentations. C’est tellement étrange. Alors j’ai simplement décidé que je ne pouvais pas le faire. Je devais être tout à fait moi, faire des blagues loufoques et tout, des enfants courant en arrière-plan et tout, c’est qui je suis. Une fois que vous prenez cette décision, c’est toujours la bonne.
[00:21:28] Michael Bernadette Butler pense que le secret de la réussite de StoryTap ne réside pas seulement dans la collecte de fonds. Apprendre à ignorer les conseils stéréotypés qui lui suggéraient d’être quelqu’un d’autre a grandement contribué à son authenticité et à celle de son entreprise. Il ne s’agit pas seulement d’amener les clients à effectuer un véritable examen de leur produit. Il s’agit d’appliquer cette philosophie de l’authenticité à sa façon de se comporter et de diriger son entreprise. Vous avez écrit dans le magazine Forbes que nous vivons une période d’authenticité sans précédent. Je pense que nous en avons eu une idée en ce qui a trait à la façon dont vous l’appliquez aux produits que votre entreprise offre à ses clients. Mais comment les chefs de la direction devraient-ils et elles appliquer l’authenticité à la façon dont ils et elles dirigent leur entreprise?
[00:22:15] Bernadette Butler Eh bien, c’est une excellente question. Nous sommes entièrement à distance. Cela dit, l’une de nos premières embauches a été une personne des RH, elle s’appelle Jasmine. Elle est incroyable et a travaillé très fort sur nos valeurs en tant qu’entreprise, à savoir l’authenticité et la transparence. L’une des choses dont nous sommes vraiment fiers est l’authenticité et l’honnêteté. Nous tenons tout le monde responsable de ces valeurs, car nous ne pourrions pas faire ce que nous faisons si nous avions des employés prêts à dire n’importe quoi pour conclure une entente. Ça ne passera jamais ici. Nous sommes donc très conscients de qui nous embauchons, de qui convient, comme le sont toutes les marques, mais nous nous attachons vraiment à l’authenticité et à la réalité. C’est vraiment très important d’être une bonne personne. En tant que cadres supérieurs de la société, nous sommes très à cheval sur la transparence. Nous nous rencontrons chaque semaine et nous passons en revue tous les détails, tous les rouages, toute la rose avec ses boutons et ses épines en ce qui a trait à l’entreprise et à nos projets. Je pense que les gens aiment vraiment ça. Ils aiment savoir qu’ils travaillent dans une entreprise en démarrage. Ils savent que tout n’est pas écrit d’avance. Le simple fait que mon cofondateur et moi soyons si transparents et si authentiques, que notre porte soit toujours ouverte, ajoute de la valeur et renforce l’entreprise sur ce pilier.
[00:23:39] Michael Eh bien, vous avez même inscrit vos valeurs fondamentales dans votre site Web : leadership, intégrité, créativité, famille, haut rendement... Parmi ces valeurs fondamentales, laquelle est celle qui vous parle le plus?
[00:23:50] Bernadette Butler La famille. J’ai travaillé pour un très grand nombre d’entreprises à l’époque, tout comme mon cofondateur, et nous avons adopté une position très ferme à cet égard. Si vous vous apprêtez à travailler pour une entreprise, vous n’avez pas à cacher que vous avez une famille. Nous avons tous une famille. Nous avons tous une famille. Vous devez être en mesure d’apporter tout votre être. L’une des principales valeurs que nous entendons pendant un processus de recrutement, c’est que c’est la seule valeur qui les emballe vraiment, quand ils et elles viennent travailler, c’est que si leur enfant est malade ou s’ils doivent emmener leur mère chez le médecin, cela passe avant. Votre famille passe en premier. Vous savez, nous sommes votre priorité, mais nous ne sommes pas la priorité. Nous faisons écho à cela dans la plupart de ce nous faisons. C’est une question de famille.
[00:24:35] Michael Vous avez mentionné que vous êtes entièrement à distance. Cela signifie-t-il que vous n’avez pas de bureau et que vous utilisez cette famille comme valeur de base? Ou s’agissait-il plutôt d’un changement de cap lié à la COVID-19?
[00:24:47] Bernadette Butler C’était assurément un changement de cap lié à la COVID-19. C’est un bon point. Avant la pandémie, je tenais beaucoup à aller à mon bureau. J’avais passé toute ma carrière dans un bureau, et j’aime ça. Mon cofondateur, en tant que développeur, préférait rester confortablement chez lui, et se retrouver au café pour les réunions. Nous faisions donc déjà un peu ça. Puis il y a eu la COVID-19. Il a alors eu gain de cause parce qu’on a commencé à voir que c’était normal de parler aux clients tout en étant à la maison, et ils étaient à la maison, tout a été normalisé. Cela a été un grand changement pour moi, pour m’y faire. Alors, on s’est demandé comment on pouvait vraiment avoir une culture incroyable à distance. Cela signifie que nous nous réunissons en tant qu’entreprise. À l’heure actuelle, c’est une fois par année. Nous espérons le faire chaque trimestre, si possible, puis nous organisons des mini-rencontres, peu importe où se trouvent les gens. Nous sommes à Vancouver et à Toronto. Nous avons beaucoup de mini-rencontres pour que les gens puissent établir des liens personnels.
[00:25:45] Michael Vous cherchez toujours des façons de bâtir une culture à distance?
[00:25:48] Bernadette Butler Oui, exactement. Je pense que personne n’a vraiment trouvé comment s’y prendre, mais nous essayons.
[00:25:52] Michael Quelle est la plus grande leçon à tirer de la COVID-19 selon vous?
[00:25:57] Bernadette Butler Oh, mon Dieu! Il y en a tellement. Je pense que nous avons beaucoup innové en matière de produits pendant la pandémie de COVID-19. Lorsque la COVID-19 a frappé, les entreprises n’ont rien fait et se sont demandé ce que cela signifiait. Qu’est-ce que cela signifie pour nous? Qu’est-ce que cela signifie pour les personnes qui travaillent pour vous? Quelles seront les répercussions réelles? Nous n’avions pas prévu, juste au moment où cela s’est produit, que la vidéo exploserait comme elle l’a fait. Nous avons pensé que ça pourrait arriver et espéré pouvoir en tirer parti. Mais vous n’en êtes pas certain. Pour nous, nous avons connu une croissance incroyable en matière d’innovation des produits. Nous avons commencé à réfléchir aux choses que la COVID-19 a accélérées. Par exemple, à l’époque de la COVID-19, nous avions des solutions vidéo axées sur les critiques vidéo, le contenu vidéo, la narration de récits et des sujets précis. Lorsque la COVID-19 a frappé, nous nous sommes rendu compte que les consommateurs avaient besoin d’un moyen de communiquer avec la marque et d’obtenir une vidéo pour ne pas avoir à se rendre au magasin. Comment puis-je demander à la marque quel est le poids de ce barbecue? Et leur demander de faire une courte vidéo pour montrer si le barbecue est lourd. Il n’est pas si lourd. Je mesure cinq pieds quatre pouces, je peux le porter et vraiment combler l’écart entre ce qui s’est toujours produit en magasin et ce qui serait possible en ligne. Ce produit a vraiment transformé notre entreprise. Il remplace la section de la foire aux questions sur un site Web. Il vit sur des pages de produits. S’il n’y avait pas eu la pandémie, je ne sais pas si nous nous en serions rendu compte aussi rapidement.
[00:27:29] Michael Bernadette, merci beaucoup de votre temps et de vos commentaires. C’était fascinant.
[00:27:33] Bernadette Butler Fantastique. Merci à vous, Michael. C’était amusant.
[00:27:37] Michael La famille est peut-être une valeur fondamentale pour Bernadette Butler, mais au bout du compte, il s’agit avant tout de rester authentique. À l’étape de son démarrage, la collecte de fonds l’a obligée à ignorer les mauvais conseils sur la façon de changer qui elle était pour correspondre à une vision du monde des investisseurs en capital de risque. En restant vous-même, vous établissez une relation authentique avec ceux et celles qui contribuent à votre réussite initiale, tant du point de vue financier que du point de vue des relations interpersonnelles avec votre cofondateur et votre première équipe de direction. Pour Bernadette Butler, cette authenticité est ce sur quoi elle a bâti son entreprise avec ses clients, leur donnant une réponse authentique qui aide à faire progresser les affaires de tout le monde. Je m’appelle Michael Hainsworth et je vous remercie de votre attention.